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Ingliche Titcheur
16 novembre 2016

Quatre?

babyboom

J’avais pourtant juré que c’était terminé. J’étais définitive et sûre de moi. J’en avais même parlé là. J’avais atteint la sérénité qui accompagne la certitude de ses choix. Trois enfants, c’était déjà miraculeux étant donné notre parcours. Et puis notre appartement était déjà trop juste pour nous 5, mes grossesses ont toutes été compliquées, nous avions 3 enfants en bonne santé, pourquoi tenter le diable? 

Est-ce les insinuations à peine voilées d’un Tendrépoux qui s’imagine déjà père d’une ribambelle d’enfants? Ou bien les plaisanteries de notre entourage qui ne nous voit apparemment pas du tout nous arrêter là? Ou peut-être les couples qui, autour de nous, se lancent dans l’aventure des familles (vraiment) très nombreuses?  Quoiqu’il en soit, je me prends depuis quelques temps à rêvasser de nourrisson et de ventre arrondi. Je m’attendris sur les nouveaux-nés des copines, et jurerai presque avoir eu une montée de lait au son des vagissements du fils de 3 semaines d’une amie. 

Hier soir, Tendrépoux travaillait tard. J’allumai donc la télévision pour me tenir compagnie pendant que je corrigeais mes copies de grammaire (des chefs-d’oeuvre qui mériteraient un billet à eux seuls). Je tombai sur l'émission « Baby-boom » diffusé sur une chaîne de la TNT. Je ne regarde plus ce genre de programmes depuis quelques temps déjà (14 mois en gros) (date de mon dernier accouchement), mais je dois admettre que je suis toujours aussi émue par la venue au monde de tous ces beaux bébés, et je me remémorai, l’oeil humide, mes propres accouchements. 

Malgré les difficultés, l’alitement, les contractions, le stress, j’ai toujours adoré être enceinte. Et malgré les douleurs et les suites de couches vraiment pas glamour, j’ai adoré mes 3 accouchements. J’ai presque regretté avoir eu la péridurale pour le dernier tellement je gérais bien mes contractions pendant tout le travail (presque j’ai dit). Et si, la prochaine fois, je tentais d’accoucher sans péridurale?

Alors que j’étais perdue dans mes pensées, une quinte de toux attira mon attention. J’attendis un peu mais en voyant que Royal Baby ne se rendormait pas, j’allai la chercher. Elle toussait beaucoup et avait le nez pris. Je décidai donc de la prendre un peu avec moi, histoire de la laisser respirer après l’avoir mouchée. 

Je me rassis devant l’émission et en profitai pour plonger ma tête dans ses boucles blondes, humant leur parfum, embrassant son petit cou tout chaud. Je la serrai fort contre moi, savourant ce moment si rare où nous n’étions que toutes les deux. Dans ma tête, une pensée se formait, de plus en plus précise. Après tout, pourquoi pas? Je suis encore assez jeune et mon corps semble avoir enfin compris comment on faisait. Mon mari est partant et j’aime tant les bébés! Je suis peut-être prête à recommencer. 

Tendrépoux arriva sur ces considérations intérieures. Il me raconta sa journée, le stress de son boulot et se prépara à manger. Je décidai de recoucher le bébé qui se frottait les yeux. Mais alors que je m’avançai vers sa chambre, elle fut prise d’une violente quinte de toux. Si violente qu’un geyser de vomi expulsa la tétine de sa bouche et vint s’écraser sur le premier obstacle venu. En l’occurrence ma personne. Je me retrouvai donc avec un bébé très étonné par cette première expérience dans les bras, intégralement recouverte des restes de sa purée au potiron. La matière encore chaude dégoulinait dans mon décolleté, glissait le long de mon ventre et venait s’accumuler le long de ma ceinture. Tendrépoux me prit le bébé des bras et, retenant un spasme de dégoût, lui retira ses habits souillés. Quant à moi je filai dans la salle de bains pour me laver intégralement et passai la demi-heure qui suivit à essayer de récupérer mon pull cashmere et à me débarrasser de cette odeur de tenace. Il était 23h43. Je m’en souviens bien parce que c’est l’heure à laquelle le principe de réalité est venu se rappeler à moi. Les enfants, ce contraceptif naturel…

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Commentaires
N
j'adore ;-)<br /> <br /> Pardon… Mais si tu as fait ce cheminement, je ne pense pas que ce soit un vomi qui t'arrêtera… ;-)
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K
Hihihi ! Les pulls en cashemere sont un petit confort du quotidien auquel je n'ai JAMAIS renoncé, même quand mes enfants étaient petits. Tant pis pour les taches de purée, les vomis, les pipis, les bouloches, voire les accrocs (quoique les accrocs, ça me fichait en rogne, quand même un peu), etc.<br /> <br /> <br /> <br /> Pour l'envie complètement tripale et irrationnelle d'en avoir "encore un autre", je ne peux que confirmer que quand elle arrive c'est très compliqué de la contrer. :)<br /> <br /> Pour ma part, j'ai enfin atteint la sérénité d'avoir le nombre d'enfants que je voulais et la certitude absolue que je n'en veux pas d'autre (ça vaut mieux parce que maintenant je pense être trop vieille, même si, chance ou malchance, je suis plutôt hyperfertile, du genre à tomber enceinte si j'emprunte la brosse à dents du chéri...). J'en ai donc 4 (des enfants, pas des chéris) et pour moi, c'était finalement le nombre parfait. Aucun regret et que du bonheur, un de moins, il me serait resté un manque et une sensation de maternité inachevée mais un de plus franchement ça me fait non et je suis en paix avec ce choix.<br /> <br /> En revanche j'ai eu les 3 premiers entre 25 et 30 ans et le 4e pour mes 41 ans et franchement s'ils avaient été plus rapprochés, j'y aurais peut-être laissé ma santé mentale, donc pas de regrets pour l'écart d'âge non plus :) d'autant que pour le petit dernier, j'avais 3 baby-sitters à la maison prêts à me seconder... cool !
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B
J'ai vécu un peu la même chose : j'espérais (allez savoir pourquoi) que le 3ème arriverait avec le 4ème (rétrospectivement je me dis que les hormones de grossesse sont un puissant hallucinogène!!) et après la naissance de notre singleton de 3ème j'avais du mal à me faire à l'idée que ce serait le dernier, que "plus jamais".<br /> <br /> Mais les choses évoluent toutes seules et maintenant je sais que la porte est fermée, sans regret, parce que les bébés des copains ne me font pas fondre plus que ça. Pour en arriver là on a aussi eu le droit à des mois de souci de sommeil, 2 hospitalisations, et plein de moments où il devient difficile d'être présent comme on le souhaiterait pour les 3 enfants (alors pour 4...)<br /> <br /> Bref, je me demandais comment la porte pouvait se fermer un jour et elle a fait ça dans mon dos, discrètement. Mais chacun vit sa propre expérience.<br /> <br /> Et le vomi c'est le mal, LE truc qui teste ma maternité qui en a vu pourtant beaucoup.
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J
Ah moi tout pareil!! La vie m'en a offert 2 (d'un coup), c'est un vrai miracle, mais j'ai tout tenté (sans succès) pour un 3ème, et j'ai peu de doute que si ça avait été possible j'aurai rêvé d'un 4ème! Le vomi, tant pis, c'est juste un mauvais moment. Mais une ribambelle d'enfants, qu'est-ce que c'est beau!!!!<br /> <br /> J'en parle rarement autour de moi parce que je passe pour une dingue...
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C
C'est encore un peu tôt pour le 4è. Mais quand les trois seront à l'école et que les 40 ans se profileront au prochain anniversaire, on en reparlera. Dans le temps, ces petits derniers s'appelaient des "ravisés".<br /> <br /> Signé une maman qui a eu 3 enfants très rapprochés et une petite dernière six ans après (parce qu'après 40 ans ce n'est plus vraiment conseillé - et, je l'avoue, beaucoup plus éprouvant).
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