Y a d'la joie!
Avant de me lancer dans une explication apologétique de pourquoi j'écris une fois tous les 10 jours, de m'aplatir en excuses de te laisser ainsi tomber, telle une vieille chaussette élimée, et de me flageller le fessier jusqu'à ce que la cellulite en soit délogée en guise d'acte de contrition, puis-je attirer ton attention sur la météo mirifique de ces derniers jours? Non, cela n'excuse rien, mais je me dis qu'avec un temps pareil, tu ne pourras pas m'en vouloir longtemps... (ruse machiavélique, gniark, gniark, gniark).
Plus sérieusement, si je n'écris pas grand chose en ce moment, c'est tout bêtement parce que ma source d'inspiration principale (mes nains de ZEP) semble se tarir. Jean-Kévin en fait voir de toutes les couleurs à mes collègues (ces saintes personnes), Toufik a changé de groupe (et n'a toujours pas compris pourquoi) et Etienne semble avoir décidé de se doucher tous les jours (il doit être amoureux). Il ne me reste que mes classes de bisounours.
Ne te méprend surtout pas! J'adore mes nains à paillettes roses. Ils sont tout mimi, tout gentil, ils travaillent bien, ont de bons résultats, rigolent à mes blagues pourries et ne se moquent pas de moi même quand je leur fais 2 heures de cours avec une trace de stylo sur la joue (toujours mieux que les traces de craie sur les fesses...). Des petits poneys au pays de Candy quoi.
Il y a même des moments de félicité totale, comme quand Beverley, une de mes terminales en spécialité anglais, me dit, émue: "Madame, ce texte il est magnifique! Ca me fait quelque chose!"
Moi ce genre de phrase, ça me met en joie, limite ça me fait monter une larmichette de gratitude (je sers à quelque chose) et d'émotion (je suis pas la seule à kiffer Arundhati Roy).
Ou encore quand j'apprends que personne, dans ma classe de 1ère ES, n'a eu en dessous de 15/20 à l'épreuve des Travaux Personnels Encadrés du bac. J'y suis pour rien, mais ça me met en joie.
Quand Shannon, élève de seconde trop choute, réagit par un "Ouais, super!" quand je leur annonce que nous allons maintenant commencer une séquence sur l'écologie et non pas par un "Pffff, ils font chier les profs avec leurs thématiques de merde" à la Jean-Kév', bah ça peut paraître bête, mais ça fait plaisir. D'autant plus plaisir que j'y avais un peu passé toutes les vacances de février à la préparer cette séquence, vidéos sympas et documents chocs à l'appui.
Si tu ajoutes à tout cela que c'est enfin le printemps, qu'il fait jour quand je pars pour l'école et quand j'en reviens, que la machine à café n'est jamais en panne, que j'ai un nouveau précieux, que Tendrépoux rentre à des heures décentes du boulot (avant 21h, youhou!), qu'il a réussi à purger les radiateurs sans faire exploser la chaudière, et que dans 2 semaines 1/2 c'est les vacances, tu comprends mieux mon humeur guillerette.
Bon, je te laisse, il faut que j'aille faire du toboggan sur mon arc-en-ciel personnel.