Je suis sans voix
Depuis ce génial concert dont je t'ai fait état la dernière fois, je suis aphone. Ou quasi: les sons qui sortent de ma bouche s'apparentent davantage au râle du gnou en rut qu'au fluet fredonnement d'un pinson. Un mot sur deux est coupé, un peu comme quand tu téléphones sous un tunnel. D'ailleurs au téléphone, plus personne ne me reconnaît, ou alors on m'appelle "Monsieur", ou "jeune homme", ce qui est assez humiliant.
Tout cela est un peu handicapant pour une
Titcheur me diras-tu. Je te ne le fais pas dire. Mon outil de travail est HS, je suis au chômage technique. Et comme j'ai à coeur de retrouver ma douce voix au plus vite, j'applique à la lettre les recettes des plus grandes stars pour chouchouter mon gosier. A l'instar de Céline
Dion, je pratique la "zero sound policy" pour soigner mes cordes
vocales, et comme notre Johnny national, je les ai mises en coma artificiel pour les empêcher de souffrir. Du coup, mes élèves
ont droit à un jeu de mime élaboré et à des chuchotis savamment dosés en guise d'explication des consignes et ont gagné des cours entiers en vidéo. Ils sont ravis, tu penses, et moi ça me fait aussi des vacances.
Je serai donc brève aujourd'hui, car j'ai quand même enchaîné 7 heures de cours et je dois aller expliquer à ma prof de gospel que non seulement je contracterai pas mon diaphragme ce soir, mais que je ferai pas non plus vibrer mon larynx (tentative sournoise mais assumée de te tirer une larmichette de compassion).Tu me diras que c'est pas une excuse pour ne pas poster, que j'ai toujours mes dix doigts pour écrire mon billet du jour. J'en conviens. Mais figure-toi que j'étais tellement occupée à jouer les Bonnie Tyler (la Dark Vador de la chanson galloise, je le savais...), que j'ai un peu zappé l'écriture des anecdotes banales mais néanmoins désopilantes qui constituent mon quotidien. Je sais ma faute est grande et ma contrition sincère. Promis, je me rattrape demain.