Je sais pas pourquoi mais je bouderais bien...
Est-ce le taux élevé de testostérone de mon précédent billet? Ce p..tain de mois de Novembre Décembre qui n'en finit pas d'être froid doux avec ses journées trop courtes en soleil et trop longues en boulot? Mon cher consultant de mari qui m'annonce qu'il ne sait pas s'il aura des vacances à Noël rapport à son projet méga important où des millions de vies sont en jeu déconne pas tu veux pas que les bébés phoques meurent à cause de moi quand même?
Bref, en un mot comme en cent: je sais pas pourquoi, mais en ce moment, je bouderais bien.
Oui, bouder. Ce truc que font les enfants quand ils s'ennuyent ("Alleeeeeeeez, pipeuplééééééé, joue avec moâââââ! Nan? Eh bah je boude alors!"). Ou bien les femmes quand leur mari n'a pas compris qu'elles s'attendaient à recevoir des fleurs ce soir, non y a pas d'occasion spéciale, je pensais juste que tu aurais aimé faire plaisir à ta femme qui se casse le c... pour te faire de bons petits plats, mais apparemment c'est trop te demander de ramener un bouquet de tulipes rouges une fois dans ta vie et non, c'est pas la peine de redescendre chez le fleuriste, c'est trop tard, fallait que ce soit spontané. Voilà, ce type de bouderie là.
Et bien, moi, en ce moment, je suis d'humeur boudeuse. Sulky en ingliche. Et avec tout le monde. Même avec toi un peu, lecteur. Quoi? Tu n'as pas remarqué que j'ai pas écrit hier alors que ma prose tombe avec une régularité quasi métronomique d'habitude? Bah, t'as gagné: maintenant je boude.
Ca marche aussi au boulot: j'ai quand même réussi à bouder le formateur qui venait nous expliquer comment fonctionne le nouveau tableau numérique interactif. Il l'a bien cherché: son logiciel de merde n'était pas compatible avec mon Ibook (et le premier qui critique Apple se prend une bouderie personalisée!).
J'ai même boudé ma prof de gospel parce que c'était pas la même que d'habitude et qu'elle nous a fait faire des exercices de souffle pendant 1 heure alors que moi, j'avais envie de chanter "Jesus is the reason" et pas de contracter mon diaphragme. Grognasse.
Là, je sens que tu commences à plaindre ma moitié ("Mais elle est complètement chiante la Titch'. Son mari doit être un saint homme!"). Même pas. J'ai la chance d'être dotée d'un caractère plutôt doux, docile et conciliant. Mon seul défaut est que parfois, en effet, je fais du boudin.
La grande question est bien sûr: pourquoi? En général,
pour rien. Et c'est bien ça le fond du problème! Comme il n'y a
strictement aucune bonne raison à ma mauvaise humeur mais que j'ai
quand même envie d'en faire un peu baver mon entourage (en général, mon mari qui n'a rien demandé à personne), je boude. Mais comme ça n'a l'air de déranger que moi, je
boude encore plus et nourris ainsi ma propre bouderie. Car, c'est bien
connu, si l'autre fait semblant de ne pas voir que tu boudes, c'est
parce qu'il te veut du mal, alors pourquoi tu serais gentille avec ce
monstre d'égoïsme qui préfère se planquer plutôt que de venir voir pourquoi tu boudes ? Ceci dit, il faut bien admettre que si ladite personne se risque à m'approcher quand je boude, elle se prendra bien un ou deux scuds destinés à saper toute tentative d'apaisement. En gros, quand je boude, les autres ont forcément tout faux quoiqu'ils fassent.
Mon charmant époux, lui, a trouvé une parade efficace. Il me laisse bouder dans mon coin sans rien dire. Il me laisse tranquille à maugréer, grommeler, scrognogner toute seule. Ce qui bien évidemment me rend furieuse, tu penses bien! Alors du coup, je boude encore plus pour bien lui signifier mon mécontentement. Jusqu'à ce que je cède et vienne lui réclamer un bisou en râlant que, quand même, il aurait pu venir m'en faire un tout seul de bisou, c'est quand même malheureux de devoir réclamer un peu d'attention dans cette maison, la prochaine fois, attends pas deux heures avant de venir te faire pardonner. Si, tu vois très bien ce que je veux dire.
Voilà lecteur, ce qu'on appelle un billet d'humeur de chien.