Super Titcheur

Hey reader !

Ça fait un bail que je ne t’ai pas parlé de ma vie de titcheur et je trouve que c’est dommage, vu qu’en général, c’est l’occasion de rigoler un peu ou de se remémorer quelques souvenirs plus ou moins lointains selon ton âge.

Personnellement, non seulement je pourrais être la grande sœur de mes élèves tellement je suis djeun dans ma tête et dans mon corps, mais en plus, j’ai la chance d’avoir un physique d’adolescente. Nan pas parce que j’ai de l’acné et une poitrine ridicule, bêta, mais parce que mon corps n’a pas encore subi les outrages du temps et conserve une fraîcheur aussi juvénile que la Lolita de Nabokov. Du coup, pour qu’il n’y ait pas débat sur mon identité en début d’année, je surjoue un peu le côté Madame de mon personnage : tailleur-pantalon, talons, rouge à lèvres, chignon un peu strict, en général ça suffit pour leur faire comprendre qui est le chef.
Ça permet aussi aux collègues et au personnel non-enseignant d’éviter des bourdes gênantes, du genre me demander mon cahier de liaison pour écrire à mes parents que je traîne dans les couloirs après que la sonnerie a retenti.
Donc je m’habille en vieille dame.

Mais ce qu’ils ne te disent pas à l’IUFM, quand tu t’entraînes à être prof, c’est que si ta tenue vestimentaire est inadaptée, il peut t’arriver plein de choses désagréables.

Cas n°1 : tu as mis un joli pantalon noir. Problème, résoudre l’équation suivante :
⎨Prof + pantalon noir + craie blanche = x
⎨x + élèves facétieux  = y
Je pose 3 et je retiens 4 et je trouve : x = craie blanche « oubliée » sur la chaise du prof; j’applique ensuite le théorème de Pythagore et je trouve : y = fesses toutes blanches de craies et élèves morts de rire dès que tu te retournes pour écrire au tableau.
Little devils.

Cas n°2 : tu as mis un joli chemisier. Problème : un bouton a sauté et tu ne t’en es aperçu qu’à 17h.
Dissertation : pourquoi les garçons, même les plus cancres, se sont-ils subitement assis au premier rang aujourd’hui et arboraient un regard aussi libidineux que Nelson Monfort sur le court Suzanne Lenglen ?
Little perverts.

Cas n°3 : tu as fait du shopping chez H&M et t’es trouvé une petite robe sympa, bien coupée, tout à fait tendance.
Problème : une élève de Première a la même robe que toi. Expérience pratique : trouveras-tu une excuse valable pour exclure cette élève de cours pour insolence/attitude rebelle/copiage de look avant d’avoir enlevé ton manteau et donc dévoilé le vrai motif de ton courroux ? Question bonus : comment faire pour avoir un pouvoir d’achat supérieur à une élève de 17 ans ?
Little bitch.

Cas n°4 : tu enseignes dans une ZEP un peu craignos, entourée d’une mosquée et des tours d’une cité, et quand tu sors, toutes les femmes que tu croises sont voilées de la tête aux pieds.
Problème : même tes élèves de 15 ans se dépêchent de s’enturbanner dès qu’elles mettent un doigt de pied en dehors de l’établissement, tellement qu’elles se sentent libres et indépendantes dans leurs vies de jeunes filles. Exercice pratique : arriveras-tu à faire ce cours sur la révolution féministe, copieusement illustré d’extraits de « Sex and the City », que tu as préparé pendant les vacances sans que les parents d’élèves ne crâment ta bagnole ?
Please don’t kill me.

En fait, il me faudrait un uniforme. Après tout, les pompiers et les flics en ont bien un, et moi aussi je suis fonctionnaire. Le mien pourrait être constitué d’un justaucorps en latex avec gilet pare-balle intégré, histoire d’être sexy et invulnérable, d’un masque pour pas que mes élèves me reconnaissent sur Facebook, d’une cape pour pouvoir me draper dans ma dignité, et d’une ceinture à la Batman pour toujours avoir à portée de main mes craies radioactives, mes stylos rouges lasers, un Taser intergalactique, une photo de Luc Châtel, bref, tous les outils indispensables pour assurer ma super mission.

Et toi lecteur, te poses-tu mille questions métaphysiques avant de choisir ta tenue le matin, alors que tu es fraîchement rasé/maquillée (ou les deux, je te connais pas personnellement après tout…) ? Fais-moi un peu partager ton quotidien.
Make me dream !

Comments

[Titcheur]

@SoMth: oui, on se tutoie, je tutoie d'office sur mon blog (cf tout premier post de ce blog). Je ne suis pas agressive, juste un peu agacée de ce procès d'intention. Désolée de décrire une réalité. Il se trouve que mon lycée se trouve au milieu d'une cité, à côté d'une mosquée et que dès qu'on sort les femmes sont toutes voilées, et que par conséquent, on peut se sentir mal à l'aise par moment. Et en l'occurrence, bon nombre de voitures ont été brûlées en face de cet établissement en 2005. Je ne ressors aucun cliché, je décris la réalité de mon quotidien, point. Si tu sortais de ton doctorat 5 minutes pour te balader dans la vraie vie, tu t'en rendrais compte.
Quant à la suffisance, je te retourne le compliment vu le ton condescendant que tu emploies dans tes messages...
Tu es effectivement libre de lire ce blog, de laisser un commentaire si tu le souhaites, mais les pseudo conseils littéraires prétentieux ne m'intéressent pas. Encore une fois, on ne peut pas plaire à tout le monde, si cet espace ne te plaît pas, pas la peine de t'y attarder plus longtemps.

[SoMth]

@titcheur: Apparemment on se tutoie. Réaction puérile, agressive et totalement injustifiée. Tu sembles mal supporter la contradiction et je trouve cela dommage. Mon but était de dissiper un malentendu et d'exprimer mon avis sur ce que tu décris comme une blague (douteuse). Moi qui pensais que ton blog était un espace démocratique et que tu étais ouverte à la critique!
Reconnais que l'association femme voilée soumise-cité-voiture brulée est extrêmement douteuse. Si c'est une blague au "second degré", je ne la trouve vraiment pas drôle. Je n'ai pas dit que tu critiquais l'islam mais tu ressortais des clichés immondes(et je le maintiens), mais c'est une nuance que tu n'es sans doute pas capable de faire. Je ne peux que te conseiller de revoir la définition du second degré et d'apprendre à lire: je ne t'ai à aucun moment parlé de "leçons de morale", simplement parler de crédibilité, pour le dire plus simplement(pour que tu comprennes) de vraisemblance.
Le plus grave, c'est que ta réaction épidermique te pousse a me remettre en question en tant qu'individu. Je n'ai pas remis en question ta personne ou ton travail, simplement un paragraphe de ton blog. Je te suggère donc de grandir un peu et d'accepter les avis divergents voire les mauvaises interprétations de tes mauvaises blagues. Sache que ton blog est fait partie de l'espace public et à ce titre il est critiquable...
Un doctorant de passage sur ton blog et navré par tant de suffisance et de paresse intellectuelle.

[Titcheur]

@SoMth: ravi que tu découvres ce blog aussi tardivement. Manifestement, tu es un bien piètre critique littéraire si tu ne reconnais pas le second degré là où il y en a. Après, si tu sais lire correctement tu verras que je ne fais aucune critique particulière sur l'islam, donc merci d'éviter les procès d'intention non fondés.
Par ailleurs, je grossis peut-être les traits, me laisse aller à une caricature de certaines situations, mais tout ce que je décris est plus ou moins vécu personnellement donc les leçons de morale sur ce qu'est le quotidien d'un prof en ZEP, tu es gentil, tu te les gardes.
Je suis effectivement sur mon blog, c'est mon espace cathartique comme tu dis si bien, et libre à toi de passer ton chemin si ça ne te plaît pas.

[SoMth]

Je n'ai lu que quelques articles néanmoins j'ai été extrêmement choqué par un court paragraphe de l'un d'entre eux. Humblement, j'aimerais vous faire part de mes interrogations concernant cet extrait.

Comment une enseignante censée être capable de penser par elle même peut-elle ressortir des clichés aussi immondes sur l'islam? (cf 4eme cas). La mosquée au beau milieu de la cité, le voile, et j'en passe... Le plus grave, c'est le "Please don't kill me"... qui -associé a l'abject peur que des "parents ne crament ta voiture" semble sous entendre que derrière chaque musulman se cache un extrémiste radical...

Tout comme les femmes qui portent le voile ne sont pas nécessairement soumises, je ne crois pas que "sex and the city" soit le meilleur exemple de ce courant de pensée respectable qu'est le féminisme. Ce raccourci est très surprenant et dénote une manichéisme certain (d'un coté les feministes super fun et de l'autre les musulmans violents et pyromanes). Il va sans dire que cela ne vous fait pas honneur. Le féminisme en tant que courant de pensée connait aussi des dérives, mais je ne m'étendrais pas la dessus...

J'ai aussi quelques remarques générales concernant votre blog... Je comprends l'aspect cathartique de celui-ci néanmoins les traits de la caricature sont trop systématiques et trop grossiers pour que vous puissiez convaincre un lecteur qui aurait un minimum de culture et d'expérience de la profession... Vous semblez penser qu'il suffit d'adopter un style oral et un vocabulaire parfois grossier pour convaincre vos lecteurs.... Au final, votre exercice est contre-productif puisque vous contribuez a la decrédibilisation de la profession par ces affirmations pompeuses et définitives.

Ne vous méprenez pas, mon but n'est pas de faire mon critique littéraire de comptoir... Je veux simplement souligner ces quelques manquements qui ternissement la qualité littéraire de votre blog dont la lecture est par ailleurs (parfois) assez plaisante... (du moins, par rapport aux autres blogs de la "bobosphére"...)

[Laurence]

Ah, ah, moi aussi je me pose la question de la tenue chaque matin.
Je mène une double vie, le matin je bosse chez les curés (si, si!) et l'après-midi je m'occupe de mes 3 loulous.
Donc du confortable, du pas trop court (au-dessus de genou mes collaborateurs de 25 ans taxe ma jupe de mini...), du sobre. Drôôôle.
Je garde les collants flashy, les vraies minis, les décolletés et autres talons sexys pour le soir!