FIV: faites des gosses...
Quand on se renseigne un peu sur le déroulement d’une Fécondation In Vitro, on tombe sur plein de documents précieux sur internet. Notamment celui-là.
Je te laisse y jeter un coup d’œil, lecteur. Les 5 premières minutes suffiront…
Ça y est ? Tu t’es bien bidonné ?
Bon, pour récapituler pour les éventuelles feignasses qui n’auraient pas cliqué sur le lien, il s’agit d’un petit film qui nous présente « Nicolas et ses parents ». Tout commence bien. La jolie petite famille dans son coquet appartement parisien raconte son parcours du combattant pour concevoir le petit Nicolas sus-mentionné. Le gamin est sagement assis et écoute son papa expliquer qu’après 2 ans d’échec à concevoir, sa femme et lui se sont dirigés vers la procréation assistée.
Et puis au bout de quelques minutes, le nain commence à s’agiter et prend pour proie sa mère, qu’il a décidé d’emmerder de titiller gentiment avec une espèce de nounours qu’il veut absolument lui coller sur la gueule alors que celle-ci parle à la caméra.
Sa gourdasse de mère se laisse faire sans broncher pendant tout le long de l’interview. Le père ne dit rien non plus. Pas une réflexion du style : « Ça suffit mon ange, maman et papa racontent au Môssieur comment ils en ont chié fait pour t’avoir ». Ni même un : « Tu vas arrêter ou j’t’en mets une tu vas aller au coin ! ». Rien. L’encéphalogramme plat.
Vu le manque de réaction, le chiard charmant bambin trouve opportun d’introduire quelques hurlements stridents histoire de bien montrer qu’en effet, il est bien là. Une fois encore, aucune réaction de ses géniteurs, trop occupés à expliquer leur bonheur à la caméra pour lui coller une grosse mandale punition.
Face à ce document quasiment ethnologique, plusieurs explications me sont venues à l’esprit qui pourraient expliquer le choix du réalisateur de garder cette séquence. Je pense que, de façon subliminale, il essaye de nous communiquer des messages essentiels :
- Que même conçu par FIV, le gamin est complètement normal et tout à fait comme les autres :
chiant, adorable. - Que les traitements subis par les parents n’ont presque aucun effet secondaire sur leur cerveau (mis à part un seuil de tolérance à la douleur légèrement plus élevé que la moyenne).
- Que du coup, toi qui visionnes ce film parce que probablement tu envisages une FIV, tu peux encore choisir de renoncer. Car au fond, es-tu sûr de vouloir un enfant à ce point ? es-tu prêt à devenir ce couple manifestement perturbé et abîmé par les traitements hormonaux?
- Et que surtout, par pitié, c’est pas parce que ce sont les médecins qui te l’ont pré-mâché que c’est pas à toi de l’E-DU-QUER ton mouflet !
Bien consciente du débat houleux que ce billet ne manquera pas de susciter (« Comment, elle est pour la fessée? » ; « Ah, on voit bien qu’elle n’en a pas pour se permettre de critiquer ! » ; « On rigolera bien quand elle galèrera avec les siens et qu’elle se fera prescrire de la Ritaline® au marché noir pour tenir le coup ! »), je me permets de t’inciter, lecteur, à re-visionner la séquence et à répondre honnêtement à la question suivante :
Ils auraient pas pu payer la famille Ricoré pour faire ce spot ??? Avec un petit gamin qui apporterait le petit-déj’ à ses parents sur un plateau. Et qui s’excuserait parce que les croissants ne sont pas chauds. Hein ? C’est trop demander peut-être de nous donner envie de nous reproduire ! De nous faire rêver un peu quoi!
Au lieu de ça, on a droit à l’hyperréalisme à la française, genre la procréation façon Nouvelle Vague. Les Américains, eux, ont tout compris. Ils ont « Desperate Housewives ». Rien de tel pour te réconcilier avec la maternité.